Le climat se rechauffe de plus en plus au fur et a mesure qu'on se rapproche de Tarsus. Depuis que nous avons rejoint le littoral, la vue sur les montagnes est imprenable. Nous avons depasse Adana avec sa belle mosquee et son beau pont. Nous roulons jusqu'a la nuit et nous arretons dans un batiment abandonne qui pue. Plusieurs hommes arrivent et nous proposent de nous loger dans l'entreprise d'a cote, le laboratoire de la station d'epuration. Ils comprennent tout de suite de quoi nous avons le plus grand besoin : prendre une douche et laver nos fringues. Il y a Fatih qui parle un peu anglais, Emin tres mince avec une cicatrice en bas de la joue gauche, Osman Der, Eyup et Haluk le plus age. Ils sont aux petits soins pour nous. Nous dormons dans la salle de priere.
Le lendemain nous partons des sept heures. A Kurtkulage, en pleine campagne une voiture de la jendarma nous croise doucement, puis s'arrete, fait marche arriere : quatre policiers tentent d'en sortir.
-Can I speak your passport?
-euh...speakmonpasseport? tamam...
Le sourire en coin nous leur tendons nos precieux papiers. Les novices se mettent a rire a la vue de nos photos. Ils cherchent a nous indiquer la route a prendre et se rendent vite compte de devoir nous quitter pour ne pas paraitre trop ridicules. Ils repartent sans trop savoir qui nous sommes. Vers 13h nous revoyons la mer mediterranee quittee la derniere fois a Kavala en Grece.
Quand nous arrivons a Payas vers 11h le 30 janvier un vent d'uns force incroyable se met subitement a souffler. On ne peut plus pedaler ni meme marcher, on est plaque au sol. Un homme nous invite dans son cabanon en tole dont le toit manque de s'arracher. Eyup, la soixantaine nous sert des thes a n'en plus finir avant de nous emmener chez lui dans sa maison en bord de mer. Dehors tout vole, tuiles, chaises en plastique, branches d'arbres, poubelles. Nous passons deux heures agreables avec sa famille lorsque la femme d'Eyup se met a crier aussi violemment et subitement que le vent s'est leve.
Nous comprenons qu'il est question de nous. Eyup, gene, nous fait comprendre qu'il faut deguerpir. Il nous conduit dans une maison pour personnes handicapees non loin de la, dans laquelle se trouve son fils Ersin en fauteuil roulant. Ici nous pourrons passer la nuit. Dehors le vent est toujours aussi impressionant. Plus d'electricite, on allume les bougies. Nous passons une soiree inoubliable avec Ersin et son humour sans pareil, malgre ses gestes saccades nous arrivons a nous comprendre. Keyr est fonctionnaire et s'occupe du petit centre, il y a aussi Sedat a l'oeil de verre et Alper. Keyr commande des 'adana kebabs'. Nous allons acheter des bieres. Oui des turcs qui boivent des bieres ! Ils nous trouvent des nouveaux prenoms : Delphine est Ayse, Sophie Fatma et Luc Ali.
Le lendemain au petit dejeuner, pide et coca. Le ventre bien lourd nous pedalons en bord de mer. Le soir nous sommes accueillis avant Arsuz par Fevzi et Guney. Fevzi est gardien de maisons en constructions. Il habite l'une d'elles avec sa femme Guney. Le logement est precaire, les briques sont nues, les ouvertures cachees par des plaques de plastique. Il y a un poele dans l'une des pieces et nous voici au chaud. toujours pas d'electricite, elle reapparaitra vers 21h. Guney devient la copine des filles. Echange de bijoux, vernis, cremes... tandis que Luc se demene a rester eveille face a Fevzi. Dans le temps, il arborait une moustache dans le style ottoman, maintenant il a une grosse barbe et ressemble moins a un sultan.
Le lendemain Luc est malade. On s'arrete tres tot et passons la journee au soleil dans une ambiance bucolique.
On avance sur la petite route apres Arsuz qui serpente entre les montagnes abruptes qui dominent la mer. De petits villages se sont construits dans leurs pentes a la vegetation du sud. Ca sent bon le pin, on s'arrete vers 11h pour une longue pause au soleil. En 7 jours nous sommes passes de -14 a 19 degres. C'est bon et assomant. Apres un village, plus de route. une piste de terre continue sur 20km. Le chemin ideal. Il trace sa ligne le long de la mer au pied des montagnes qui prennent des teintes brunes. Un torrent coupe la piste a un endroit. Il faut le passer a gue. Une autre partie s'est effondree, a certains endroits des pierres tombees des pentes rocheuses.
Le soir on s'arrete dans un petit vallon ou coule une riviere.
A 5h du matin, l'orage tonne fort. Le vent ecrase la tente a nos pieds, nos thermarest flottent dans la tente trempee. A 8h ca se calme, deux gros orages nous ont fondu dessus. La mer fait de grosses vagues, le ciel est gris, les rochers noirs et verticaux. Paysage tourmente.
Nous passons Samandag. Fini les paysages sauvages, nous sommes assaillis par les 'hello' insistants des gosses. Montee raide au dessus de la grande plage plate de Meydan. Vue imprenable. Il vente fort et nous nous arretons une heure avant la nuit dans un village peu avant le col. Nous demandons un toit pour dormir et sommes immediatement accueillis par Suleyman, un homme de 35/40 ans, beau au visage doux, les cheveux noirs en bataille. Ali et Gonul nous accueillent dans leur maisons remplie de vie. Les enfants piaillent, les parents rient. On se mele a la joyeuse famille. La piece est surbookee. Ali veut ajouter une buche dans le poele et se crame la figure. Ca les fait rire. Le poele chauffe fort mais fait tellement de fumee qu'il faut ouvrir de temps en temps les portes. Hatice, la petite chipie prend un stylo et dessine sur la figure d'un voisin, met sa main sur le poele, danse. Delphine les dessine, Sophie fait des cocotes en papier et Luc joue au 'rumi-chiffres' turc.
Quand on se reveille a 7h, on voit la neige qui tombe par la fenetre. Dans la piece a vivre s'etalent sur le drap par terre les delicieux mets prepares par les femmes de la maison, fromage et pate a l'huile d'olive, olives, pain plat aux epices, soupe aux pois. Les enfants quittent le repas pour aller s'amuser dehors dans la neige et reviennent les cheveux pleins de flocons. Hatice repart dehors en chantant. La joyeuse bande nous regarde ensuite partir. Derniere rencontre turque, un beau souvenir.
Nous passons la frontiere syrienne dans la journee.
Niéme test après modif config
RépondreSupprimerPaul et jacline
Ouf ça y est ça marche, ben ça a été dur
RépondreSupprimerSalut le trio
Chouette la virée turque et les turcs.
Avons suivi le chemin en bord de mer via Google maps, on voit m^me le passage rivière.
Z''avez chaud maintenant.
Nous c'est :
A/R Trouville pour soigner coqueluche Paul
3 js à Bordeaux pour compenser le pas de colo ski
2 js à Arnaville dès demain, idem compensation
A plus
Paul et Jacline