dimanche 13 décembre 2009

Albanie




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La route avant la frontiere albanaise annonce la couleur, la route est bien une nationale, 4m de large et completement defoncee. On apprend nos premiers mots d'albanais : mirdita (bonjour), pfalemenderit (merci), mirupafche (prononce miloupaftche, au revoir) telutem (svp). Avant de se quitter nous prenons un dernier pic nic ensemble, troquons nos casques de velos, et Luc depouille le velo de Ludo... Vers 14h, ils nous sacrent chevaliers et chevalieres puis nous quittent. Ils vendront ou troqueront leurs velos pour continuer le voyage a pied.
Nous continuons sur la petite route defoncee vers Shkoder, dans la debandade des motocyclettes, voitures tres vieilles, berlines (Mercedes classe E 250D et 300D nous dis Luc), et autres tas de tailes qui se croisent et par un miraculeux hasard, n'embrochent pas les pietons qui traversent et circulent sur la route. Les jeunes squattent les maisons en construction et nous envoient des "hellos", depaysement total. le soir nous entendons l'appel a la priere de l'imam pour la premiere fois du voyage.
Le lendemain (7 dec), nous repartons a l'assaut de la nationale au milieu des charrettes, vaches, dindons, moutons mais aussi voitures qui nous doublent sans precautions. Le midi nous sommes l'attraction du village dans lequel on s'arrete pour dejeuner. De jeunes garcons viennent nous parler, ils se baladent en motos et scooters. Souvent lorsque nous nous arreterons en Albanie, nous creerons des attroupements de jeunes et d'enfant assez impressionnants. Ce soir nous depassons les 2000 kms.
Le mardi 8, le parcours sur l'asphalte jusqu'a Tirane est fait d'embuches la route etant en construction. On respire la poussiere, les klaxons nous assourdissent. Apres 50 bornes avalees en un eclair, nous arrivons dans la capitale. Les voitures, camions, pietons et quelques velos se croisent, se frolent dans un rythme effrene. Les policiers sont postes sur les ronds-points pour les decorer semble t-il. L'ambiance est echaudee et la vie fourmille. Nous sommes a nouveau le centre des curiosites, des enfants viennent nous dirent les mots d'anglais et de francais qu'ils connaissent. En repartant vers le col qui nous mene a Elbasan, nous chargeons nos velos de pains azymes plus grands que nos sacoches.
Le lendemain, il pleut a grosses gouttes. Nous descendons vers Elbasan. Sur la route des petits marches se succedent : kakis, oranges, figues seches, miel... On s'arrete chez une petite dame sympathique qui nous offre trois kakis. A peine une demi heure plus tard, c'est une autre femme d'environ 65 ans et tres belle, qui nous offre trois autres kakis alors que nous nous abritons, transis par le froid.
Le soir nous trouvons un abri dans un hangar plutot glauque a Qukes ou nous rencontrons Ermal, un jeune de 17ans. Il nous raconte son histoire sur la mafia albanaise et nous ecrit sa vie sur les murs en beton, il ne parle pas anglais et nous communiquons par dessins sur les murs blancs.
Dans la journee du lendemain, nous discutons avec un groupe d'etudiants de Prrenjas, puis nous entamons la montee pour arriver a la frontiere macedonienne.
L'Albanie etait un depaysement total, pays pauvre qui nous a marque (par la generosite des gens aussi).

Montenegro




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Avant de passer la frontiere, nous retouvons les trois Marseillais a Gruda en Croatie pour le pic nic. Alors que nous ouvrons une mauvaise bouteille de blanc, nos trois preux chevaliers devoilent devant nous des mets qui nous font craquer : confiture argousier banane cuite au bushbuddy (boite en metal dans laquelle on insere des morceaux de bois calibres, qu'on allume, ce qui permet de cuire la nourriture). Nous repartons gaiement avec nos nouveaux comperes vers des lieux inconnus : le Montenegro. Nous filons les cheveux au vent pour dormir le soir au dessus de Kamenari pres d'une eglise, avec vue sur le fjord de Kotor magnifique. Au reveil, bran-le-bas de combat chez les trois freres d'armes : le velo de Joel a disparu, il le retrouve 30m plus bas, celui de Terence est introuvable. Leurs batons de randos sont accroches a la grille du cimetiere, une orange est plantee sur un des pics de la grille, d'autres eparpillees sur les tombes, deux casques de velos sont poses sur les croix. Le velo de Terence est heureusement retrouve, les cables de freins arraches. Reparation matinale puis petit dej tranquille.
Nous roulons ensuite jusqu'a Kotor ou sur la route nous perdons Jojo. On rencontre ensuite Sacha, il parle beaucoup de langues et nous discutons un moment en Francais dans cette ville fortifiee habitee par les chats. On part direction Cetinje, 1000m de denivelle. On n'arrive pas au col mais la vue le soir est magnifique. Le bivouac l'est tout autant : installes sur le balcon d'une maison grandiose en construction, nous profitons de cette vue sur le bras de mer de Kotor. Le soir nous ecoutons Joel chanter en Persan.
Le lendemain, samedi 5 dec, nous nous dirigeons vers le col. Mais une montagne nous appelle, Jedinsky vrh, sur son arete fine un mausolee y est construit a 1700m. On y monte? On y monte pas? Allez on y va! On laisse nos 6 velos derrieres des buissons, et montons par un beau sentier. Vers midi nous arrivons sans encombre a l'entree du mausolee, l'encombre c'est les deux gugus en pyjamas qui nous reclament 3 euros par personne. Nous n'avons pas emmene d'argent, les garcons argumentent en russe mais rien n'y fait... Nous profitons tout de meme de la vue sur les montagnes albanaises. On redescent ensuite par monts et par vauts.
A Cetinje, nous y serons vers 16h ou nous mangeons enfin. La frontiere albanaise sera finalement pour le lendemain, ce qui nous permet de passer une derniere soiree ensemble autour d'un feu, d'un vrai chocolat chaud et d'un marbre (faute de manalas).
Il a bien gele cette nuit, mais quand nous nous levons le ciel est bleu. Nous descendons sur Podgorica, et apres une descente magnifique sur le lac Liqeni i Shkodres nous passons la frontiere albanaise.

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Dubrovnik





La ville fortifiee est magnifique; enchevetrements de petites ruelles auquelles chaque tournant est un enchantement. On monte des escaliers, des balcons s'entassent dans la perspective d'une ruelle, les murs de pierres sont d'une teinte beige. Marcher a travers ce decor, que c'est agreable ca nous change du velo!

Quand nous retournons a nos fideles destriers, trois garcons nous abordent. Leurs premiers mots sont : "ah ca se voyait que vous etiez fancais!" Encore grilles par le sachet du vieux camp'... Ils sont a velos mais leur periple se poursuivra a pied jusqu'en Mongolie (via Montenegro, Bulgarie, Turquie, Iran, Ouzbekistan...) Les trois sont natifs de Marseille, c'est de la qu'ils sont partis le 1er nov 2009, un seul jour apres nous. Les trois copains, Joel, Ludo et Terence, forment un trio agreable, ils nous confient qu'en fait ils sont trois chevaliers partis en quete.
On se raconte ce qu'on a vecu ces derniers jours, le vent tres fort (le sirroco), la saucee a Split... Mais aussi les petites habitudes qui se retrouvent (LE BUG : exemple : fixer la roue du velo qui nous precede ou la ligne blanche, le feu, les chansons pourries qui tournent en boucle...). On parle de notre matos, des livres qu'on a lus, des langues qu'on voudrait apprendre, des pays qu'on traversera... Trois heures plus tard nous nous quittons, ils dorment a Dubrovnik et nous nous donnons rendez-vous le lendemain pour le dejeuner, a Gruda.
Finalement nous resteront ensemble trois jours, jusqu'en Albanie.

mercredi 2 décembre 2009

Slovenie, Croatie, Bosnie






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Apres Gorizia le 18 novembre, nous passons la frontiere slovene de nuit. Le lendemain reveil dans une foret grandiose ou nous avons passe la nuit. Le brouillard est de la partie et le soir nous nous rechauffons au coin d'un feu dommage rien a griller! Vendredi, le brouillard nous a rattrappe dans la nuit, nous pedalerons plus vite pour le semer et a 11h nous sommes au soleil a l'eglise d'un petit village slovene. Nous passons a 16h la frontiere croate apres verification abusive des pieces d'identite. La Slovenie n'aura dure que 2 jours, en resume, des forets, des paysages vallones, des chaumes et des chaumieres. Le pays semble tres rural au point qu'a la douane deux oies se baladaient tranquillement sur la route...

Samedi, nous mangeons pres du petit lac de Crni Lug au soleil. Dans l'apres midi, un ptit col parmis d'autres avant lequel, un panneau : attention, vent. effectivement, nous sommes aussitot pris par un vent de pleine face et un nuage de brouillard qui va avec... En redescendant en soiree, nous apercevons apres un tournant, la terre qui se dessine bizarrement decoupee face a une etendue plate, la mer! C'est la mer! Nous trouvons deux petites bouteilles d'asperule restees sagement au fond de nos sacs durant trois semaines (veridique). Nous trinquons a la mer et a la mere Michele.

Nous longeons durant les jours suivants les bords de mer. La route du littoral sillone dans le paysage croate, s'eloignant et se rapprochant de la mer. Le paysage est tres sauvage, surtout en cette periode ou les structures pour touristes sont desertees. Au beau milieu des montagnes arrides, nous appercevons meme des sortes de bouquetins. Un soir, alors que nous epluchons nos patates (trouvees au bord de la route), un cri long et aigu retentit sur lamontagne toute proche a 500m. Un loup! Il y en a meme plusieurs, a droite, derriere nous, un autre lui repond. Les chiens du village d'a cote aboient. Nous les entendons une seconde fois plus proches. Puis tout se calme.

Lundi , le 24, on s'arrete dans une belle foret de pins, ou nous avons acces a la mer pour admirer le coucher de soleil. N'ayant pas assez d'eau, on cuisinera notre riz a l'eau de mer, et on se force evidemment a manger! L'experience n'est pas a retenter! Le lendemain, nous passons Zadar, nous faisons un detour par les quartiers sympathiques. Le reste de la ville est laid et les voitures n'ont pas trop de consideration pour les cyclistes. Sophie s'improvise un repousse-voitures avec une branche qui en dissuade certaines de peur de rayer la carrosserie.

Le paysage change. Nous apercevons des iles qui parsemment la mer lui donnant l'impression d'etre un lac immense. Les villages se construisent sur des presqu'iles en forme de gouttes, comme a Zablace, apres Šibenik. Samedi 28 nov, le temps de remballer la tente, et il se met a pleuvoir. Un peu, puis de plus en plus fort. Lorsque nous arrivons dans Split c'est le deluge, forte pluie, eclairs. Nous sommes trempes, nous nous abritons desesperement sous un abribus. Nos chaussettes et chaussures restent imbibees d'eau jusqu'au soir alors que nous nous enfoncons dans une vallee escarpee a Omiš. Des parois magnifiques a la lumiere du soleil couchant, envie d'y grimper...! Le contraste est incroyable entre le littoral touristique que nous avons quitte pour nous trouver un coin tranquille. Nous montons le village ou Luc apercevra deux mamie dans une vieille bicoque cuisiner autour d'un feu, vision du Moyen-Age, Cecile H. avait raison...

Le 1er dec, nous deplantons la tente. Juste le temps d'avaler notre muesli et l'orage eclate. Eclairs, tonnere, bourrasques de vent, pluie et grele. nous nous rememorons les positions anti-foudroiement entendues au caf, dans les revues de montagnes ou autres... On parle des orages sur les cretes vosgiennes, les histoires racontees par les anciens..., les differentes facons d'etre foudroye : en surface, brule, taverse par une onde de choc, electrifie? Nous attendons et prenons notre mal en patience sous un olivier qui ne nous abrite pas du tout. ca se calme un peu, on y va, nous roulons toute la journee sous la pluie. Nous traversons la Bosnie sans poser pied a terre : 10kms de cotes. notre ami Milan Bandić a mis une affiche meme en Bosnie. Il nous est devenu familier, nous voyons ce candidat a la presidence un peu partout, c'est notre pote. Mais nous ne connaissons toujours pas son parti. il y a aussi celui qui semble etre enferme a double tour dans son bureau. Serieux. Il y a le vilain qui montre du doigt. il y a le communiste.
Il pleut il pleut. Nous trouvons un morceau de toit vers 15h, un beach bar deserte. Il est crado, un coup de balai il semble a peine transforme. le frigo rouille dans un coin, par terre des bouteilles, un T-shirt...

Nous voici a Dubrovnik, ou nous faisons une halte pour la journee.
a bientot!