mardi 27 juillet 2010

France




Le lundi 12 juillet, nous entrons en France. Au col d'Ares. Le panneau "France" nous fait un effet bizarre. Après ce chamboulement émotionnel on aimerait se remettre avec une bonne bière. Le resto du col est fermé alors on se lance dans la descente jusqu'à Prats de Mollo. Tout le voyage défile dans la tête tandis qu'on se lance à fond sur la route de notre pays retrouvé vers le petit village fortifié par Vauban. Après la bière, on rencontre Maxime, un bonhomme de 50 ans qui en fait plutôt 30. Il voyage à pieds entre les ermitages du département. A la nuit tombée, on trouve un bivouac parfait. La brume monte lentement, humidifie l'air, et ça sent bon l'herbe grasse. Ca change de l'air sec des pays chauds. Le lendemain on file sur une route du vin du Roussillon. On rencontre Nathanaël, à vélo, il part en Afrique, Espagne, Maroc, Mali, Sénégal...


Le 14 Juillet, nous sommes à Argelès pour voir un beau feu d'artifice. Les feux illuminent le ciel rythmés par le bruit des explosions, des volutes de fumée se mouvent lentement au dessus de la mer, des paillettes d'or remplissent le ciel noir.



A Saint Guilhem Le Désert, nous retrouvons François Mac Gyver. Il nous emmène pour une pause dans les Pyrénnées, embarque nos vélos et nos saccoches et nous partons vers l'ouest. On passe quelques jours dans une belle maison ancienne de style anglais, dans le village d'Osse-en-Aspe avant le col du Somport, avec les amis et la famille de François. Une bonne troupe d'une vingtaine de personnes. La maison est grande et très belle avec une vue sur les sommets alentours qu'on ira découvrir. On passe dans le chemin de la Matûre, creusé dans la roche.




pic du midi d'Ossau


On fait aussi l'ascension du Pic du Midi d'Ossau ou "Jean-Pierre", une belle course qui se mérite quand même. Il faut passer trois cheminées avant d'atteindre le sommet par un pierrer grossier. La vue est découverte, et nous découvrons les sommets pyrénnéens qui se dressent face à nous. On fait aussi une belle rando autour des lacs D'Aysou. Le reste du temps, nous flânnons dans le jardin, près de la piscine, nous nous reposons, nous jouons avec les petites et nous dégustons les plats raffinés de Jean-Jo.
On se rédapte doucement, retour tranquille, en Ardèche, puis jusqu'à Besançon et enfin... l'Alsace!


Le 28 août à 17h voici arrivée l'heure du grand retour!

La mairie de Wintzenheim accueillera à nouveau tout le beau monde qui voudra nous voir. Au même endroit donc, avec peut être les mêmes kougglopfs, histoire de bien boucler la boucle.


Alors soyez à l'heure!

Barcelone



Sagrada Familia

On arrive à Barcelone après quelques péripéties sur la route qui se transforme en un axe à 4 voies au fourmillement intense. Dans la ville même, heureusement, la circulation cycliste est avantagée par des pistes un peu partout. On arrive à la Rambla, la fameuse rue des artistes qui mène à la mer. Il est déjà midi alors on décide de partir s'aventurer dans la Boqueria, le marché mythique de Barcelone. On s'imagine les pyramides de tomates, les fraises à profusion, les papayes énormes et goûtues, le bruit des passants et les cris des marchands. Sophie, qui a déjà visité la ville, se rappelle de l'ambiance de La Boqueria. Et pourtant, depuis, la place a changé. Ou est-ce à cause du dépaysement des marchés d'Egypte, de l'oasis de Fayroun? Tout est propre et enfermé parfois dans des barquettes, les jus de mangue sont à 3 euros, les poissons cloîtrés derrière des vitres hygiéniques, et surtout... pas touche! A celle qui ne nous laisse pas tâter si les abricots sont mûrs, on n'achètera rien mais on se fait quand même quelques plaisirs. Ensuite c'est la galère pour trouver le "Barcelona Hostel" au 369 sur la Diagonale. Nous sommes devant mais rien n'indique l'endroit et quand on demande aux alentours, personne ne connait. On appelle, c'était bien là.
Il s'agit en fait plus d'une pension qu'une auberge de jeunesse, un grand apart' adapté pour accueillir du monde. Le type qui s'en occupe est né au Caire, sinon il y a beaucoup de Coréens et une Brésilienne. Ambiance sympa. On part ensuite visiter L'incontournable Sagrada Familia. Un joyau d'architecture, l'intérieur stupéfiant d'un genre fantastique.


Le soir on sort sur la Rambla où se pavanent les touristes mondains, et où s'activent portraitistes et caricaturistes. Les bars le long du trottoir central proposent des boissons de taille, sangria, mojitos... Le prix aussi est de taille, la note nous fait un choc, le fait d'être sur "La" Rambla justifie le prix. Le lendemain, on visite le parc Guëll. On s'assoeit sur les bancs tortueux couverts de mosaïques.



Quelle galère à nouveau pour sortir de Barcelone! La Costa Brava devient vite infernale, trop touristique, en fin de journée, on décide de remonter vers l'intérieur.

jeudi 8 juillet 2010

D'Albacete à Barcelone

Albacete.
Pas très réjouissant, la ville n'est pas un modèle d'élégance architecturale, en bref, très moche. Pourtant on y passera du temps. La siesta espagnol n'est pas une légende, de midi à 17h le cyber-café est fermé. D'ailleurs cyber mais pas café, on s'installe donc plus loin dans un des rares cafés ouvert pour faire passer le temps. Après une cession internet foireuse (les photos ne fonctionnent pas), on sort enfin de la ville. Les alentours sont tout aussi moches : une ligne droite sur une plaine, de la circulation, des usines, et... ouf un petit bosquet d'arbres pour passer la nuit!
Le lendemain on passe les 100 bornes journalières, on a le temps de voir du paysage. Une plaine qui devient plus vallonée où s'activent des hordes de cyclistes en habits fluos, puis une descente remarquable dans les montagnes de pinèdes, sauvage, et pour finir une montée en douceur vers Requena. Le pays espagnol nous réserve des spectacles encore plus beau pour le lendemain : le parc naturel de Chera. Chera est un petit village construit dans la montagne. Un lac, la route minuscule qui passe en balcon dans les falaises, plus loin le canyon qui se resserre où apparait le Sot de Chera autre petit village plein de caractère.




Alcublas. Problème avec le vélo de Delphine (encore et toujours). C'est Pépé, mécano du village, qui s'y attaque en premier. L'axe est tordu, il faut le changer. Jusque là rien de compliqué, mise à part qu'on a pas d'axe de rechange et que les billes du moyeu se baladent. Pépé nous bricole un truc, on repart, 100m après dans le village, on s'arrete, "la roue se fait la malle!". En plein soleil, on tente de faire ce qu'on peut avec un axe de roue avant, trop petit. Pépé rapplique avec une roue soit disant neuve dont l'axe est brisé et Hadi qui prend la main suivit de Gustavo qui passait par là. On passe chez un autre villageois qui nous refile un axe. Ensuite on s'active - avec le renfort de quelques bières fraiches - dans le garage de Gustavo où sont exposés les personnages en terre qu'il fabrique pour la fête médiévale. On récolte des billes de moyeu par ci, un axe par là, et des boulons un peu partout... Puis Gustavo s'applique à la tâche délicate du placement des billes. Une fois la roue en état, on s'installe dans le café musical pour se remettre de nos émotions. Avec Gustavo, la quarantaine, et Hadi, la trentaine, belge d'origine iranienne, on passe un bon moment. Hadi a une maison en construction après le village, il nous invite pour la nuit. La maison simple est un petit havre de paix. Des cerisiers, une table et deux chaises en osier sous l'un d'eux, on s'y installe pour se gaver de cerises. La maison, Hadi fait tout lui même. Depuis plusieurs années, il cherchait un endroit où faire son projet. Il a beaucoup voyagé mais c'est ici, sans connaître personne, qu'il a fait son choix. Dans le salon déjà terminé, des murs peinturlurés de rouge, des posters de Martin Luther King et d'un rastafariste connu en noir et blanc, un fourneau ouvert et des canapés rouges, noirs et jaunes. Le soir on retourne chez Gustavo pour voir le match de foot Espagne contre Portugal, il nous prépare un bon repas.


On quitte Hadi. Direction Alcala de Xivert où nous retrouverons David, rencontré en Syrie. On rejoint le littoral. A Benicassim, on se fait une journée à la plage. Il n'y a pas grand monde, un vent frais et surtout... des douches! Vers le soir on part se balader dans le centre ville. Tout est très touristique, on croise de plus en plus de francais. C'est au milieu de cet étalage d'argent, de loisirs et de plaisirs que l'on croise aussi un couple sans un rond. L'homme est couché dans l'herbe, sa copine, dont le visage creusé fait ressortir ses grands yeux bruns, est assise à ses côtés sur un carton. Elle porte un débardeur rose qui affiche ses bras maigres dont les os se dessinent. Son regard semble vide. Sela fait deux ans qu'ils sont sans maison, on leur donne de quoi manger un peu et on discute dans les quelques mots d'espagnol connus. Et un constat, c'est en Europe où les gens on le plus d'argent qu'on ne donne rien.



Benicassim


Le 3 juillet, nous voici chez David à Alcala de Xivert. Après notre rencontre à Mar Musa en Syrie il y a 4 mois et la promesse d'une paella, nous voici chez lui! Les choses commencent bien, il nous cuisine une daurade au gros sel, accompagmée de bons alcools, dont une liqueur aux herbes traditionnelle. On part ensuite sur les bords de mer à Peniscola.

Tout le littoral est très touristique mais ce lieu avec son château et ses vieilles maisons perché au dessus de la mer a conservé son cachet. Le soir on déguste des tapas : sepia (seiche avec sauce à l'ail), chopitos (petits calamars frits), patates, le tout bien arrosé de sangria. le lendemain a Alcossebre, après glandouillage sur la plage, on profite d'un autre plaisir tant attendu : la Paella. Et pour clore le tout, le fameux Carajillo catalan, café bien arrosé, sucré et flambé avec des grains de café et des bouts de citron. Salut i forca al canut! Santé et force au ****, Bref, à la tienne! Nous montons ensuite sur les hauteurs d'Alcossebre, admirer la vue depuis l'église Santa Lucia.


Le dernier jour, nous allons à Castillet un beau site de grimpe en roche calcaire au dessus de Castillone. On y fait quelques belles voies mais il fait vite chaud alors on descend se restaurer à Castillone.

L'après midi nous allons dans la montagne, à Ferrerra. C'est là que David a acheté une maison. Ferrerra c'est le nom du village, abandonné depuis lontemps et que David et quelques amis ont décidés de faire revivre. Un beau projet quelques unes des maisons en pierres ont déjà bien été retapées. Celle de David nécessite encore quelques années de boulot. Pour l'instant il n'y a que les murs, les tuiles il compte les récupérer pour que la maison garde son cachet. Il y a une vingtaine de maisons, un puits, un petit potager, un chien et quelques chats. Loin de tout et en pleine montagne. Aux alentours des falaises à équiper pour l'escalade, dont une qui s'élève à quelques 300m. David, qui travaille comme flic à Vinaros avec la moitié de congés se voit bien habiter là lors de ses congés. Lorsqu'il n'est pas en voyage! Le Viêtnam à vélo, Cuba, l'Inde, le Guatemala, le Mexique, le Proche-Orient et déjà dans la tête de nouvelles destinations. Estos vida! Le soir on apprend à cuisiner la Fideua, sorte de paella mais avec des pâtes, un autre régal.


Le 6 juillet, on reprend les vélos. Notre avancée sur le littoral touristique est entre-coupée de pause baignades. On ne se sent plus trop voyageuses au sens fort du mot, mais plutôt vacancières. Le retour par l'Occident est quand même moins euphorisant que l'avancée des débuts vers le Grand inconnu.

Plus de photos