jeudi 8 juillet 2010

D'Albacete à Barcelone

Albacete.
Pas très réjouissant, la ville n'est pas un modèle d'élégance architecturale, en bref, très moche. Pourtant on y passera du temps. La siesta espagnol n'est pas une légende, de midi à 17h le cyber-café est fermé. D'ailleurs cyber mais pas café, on s'installe donc plus loin dans un des rares cafés ouvert pour faire passer le temps. Après une cession internet foireuse (les photos ne fonctionnent pas), on sort enfin de la ville. Les alentours sont tout aussi moches : une ligne droite sur une plaine, de la circulation, des usines, et... ouf un petit bosquet d'arbres pour passer la nuit!
Le lendemain on passe les 100 bornes journalières, on a le temps de voir du paysage. Une plaine qui devient plus vallonée où s'activent des hordes de cyclistes en habits fluos, puis une descente remarquable dans les montagnes de pinèdes, sauvage, et pour finir une montée en douceur vers Requena. Le pays espagnol nous réserve des spectacles encore plus beau pour le lendemain : le parc naturel de Chera. Chera est un petit village construit dans la montagne. Un lac, la route minuscule qui passe en balcon dans les falaises, plus loin le canyon qui se resserre où apparait le Sot de Chera autre petit village plein de caractère.




Alcublas. Problème avec le vélo de Delphine (encore et toujours). C'est Pépé, mécano du village, qui s'y attaque en premier. L'axe est tordu, il faut le changer. Jusque là rien de compliqué, mise à part qu'on a pas d'axe de rechange et que les billes du moyeu se baladent. Pépé nous bricole un truc, on repart, 100m après dans le village, on s'arrete, "la roue se fait la malle!". En plein soleil, on tente de faire ce qu'on peut avec un axe de roue avant, trop petit. Pépé rapplique avec une roue soit disant neuve dont l'axe est brisé et Hadi qui prend la main suivit de Gustavo qui passait par là. On passe chez un autre villageois qui nous refile un axe. Ensuite on s'active - avec le renfort de quelques bières fraiches - dans le garage de Gustavo où sont exposés les personnages en terre qu'il fabrique pour la fête médiévale. On récolte des billes de moyeu par ci, un axe par là, et des boulons un peu partout... Puis Gustavo s'applique à la tâche délicate du placement des billes. Une fois la roue en état, on s'installe dans le café musical pour se remettre de nos émotions. Avec Gustavo, la quarantaine, et Hadi, la trentaine, belge d'origine iranienne, on passe un bon moment. Hadi a une maison en construction après le village, il nous invite pour la nuit. La maison simple est un petit havre de paix. Des cerisiers, une table et deux chaises en osier sous l'un d'eux, on s'y installe pour se gaver de cerises. La maison, Hadi fait tout lui même. Depuis plusieurs années, il cherchait un endroit où faire son projet. Il a beaucoup voyagé mais c'est ici, sans connaître personne, qu'il a fait son choix. Dans le salon déjà terminé, des murs peinturlurés de rouge, des posters de Martin Luther King et d'un rastafariste connu en noir et blanc, un fourneau ouvert et des canapés rouges, noirs et jaunes. Le soir on retourne chez Gustavo pour voir le match de foot Espagne contre Portugal, il nous prépare un bon repas.


On quitte Hadi. Direction Alcala de Xivert où nous retrouverons David, rencontré en Syrie. On rejoint le littoral. A Benicassim, on se fait une journée à la plage. Il n'y a pas grand monde, un vent frais et surtout... des douches! Vers le soir on part se balader dans le centre ville. Tout est très touristique, on croise de plus en plus de francais. C'est au milieu de cet étalage d'argent, de loisirs et de plaisirs que l'on croise aussi un couple sans un rond. L'homme est couché dans l'herbe, sa copine, dont le visage creusé fait ressortir ses grands yeux bruns, est assise à ses côtés sur un carton. Elle porte un débardeur rose qui affiche ses bras maigres dont les os se dessinent. Son regard semble vide. Sela fait deux ans qu'ils sont sans maison, on leur donne de quoi manger un peu et on discute dans les quelques mots d'espagnol connus. Et un constat, c'est en Europe où les gens on le plus d'argent qu'on ne donne rien.



Benicassim


Le 3 juillet, nous voici chez David à Alcala de Xivert. Après notre rencontre à Mar Musa en Syrie il y a 4 mois et la promesse d'une paella, nous voici chez lui! Les choses commencent bien, il nous cuisine une daurade au gros sel, accompagmée de bons alcools, dont une liqueur aux herbes traditionnelle. On part ensuite sur les bords de mer à Peniscola.

Tout le littoral est très touristique mais ce lieu avec son château et ses vieilles maisons perché au dessus de la mer a conservé son cachet. Le soir on déguste des tapas : sepia (seiche avec sauce à l'ail), chopitos (petits calamars frits), patates, le tout bien arrosé de sangria. le lendemain a Alcossebre, après glandouillage sur la plage, on profite d'un autre plaisir tant attendu : la Paella. Et pour clore le tout, le fameux Carajillo catalan, café bien arrosé, sucré et flambé avec des grains de café et des bouts de citron. Salut i forca al canut! Santé et force au ****, Bref, à la tienne! Nous montons ensuite sur les hauteurs d'Alcossebre, admirer la vue depuis l'église Santa Lucia.


Le dernier jour, nous allons à Castillet un beau site de grimpe en roche calcaire au dessus de Castillone. On y fait quelques belles voies mais il fait vite chaud alors on descend se restaurer à Castillone.

L'après midi nous allons dans la montagne, à Ferrerra. C'est là que David a acheté une maison. Ferrerra c'est le nom du village, abandonné depuis lontemps et que David et quelques amis ont décidés de faire revivre. Un beau projet quelques unes des maisons en pierres ont déjà bien été retapées. Celle de David nécessite encore quelques années de boulot. Pour l'instant il n'y a que les murs, les tuiles il compte les récupérer pour que la maison garde son cachet. Il y a une vingtaine de maisons, un puits, un petit potager, un chien et quelques chats. Loin de tout et en pleine montagne. Aux alentours des falaises à équiper pour l'escalade, dont une qui s'élève à quelques 300m. David, qui travaille comme flic à Vinaros avec la moitié de congés se voit bien habiter là lors de ses congés. Lorsqu'il n'est pas en voyage! Le Viêtnam à vélo, Cuba, l'Inde, le Guatemala, le Mexique, le Proche-Orient et déjà dans la tête de nouvelles destinations. Estos vida! Le soir on apprend à cuisiner la Fideua, sorte de paella mais avec des pâtes, un autre régal.


Le 6 juillet, on reprend les vélos. Notre avancée sur le littoral touristique est entre-coupée de pause baignades. On ne se sent plus trop voyageuses au sens fort du mot, mais plutôt vacancières. Le retour par l'Occident est quand même moins euphorisant que l'avancée des débuts vers le Grand inconnu.

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5 commentaires:

  1. Erreur de manipulation!!!voilà,maintenant je suis connectée.Alors vive l'Espagne!Championne du monde de foot!Belle ambiance hier soir surement dans tout le pays.De toute façon,il y a une justice,les Néerlandais ont joué comme des brigands de grands chemins.Alors,bientot la France?Je parle pour vous,pas pour le foot...Votre grand voyage touche à sa fin,quel périple!que ressentirez-vous,Sophie,Delphine lorsque vous passerez la frontière?Que d'émotions à ce moment là?!Que d'aventures aurez-vous à nous raconter!Ouf,bientot je vous revois mes cyclistes intrépides.Ce week-end,Aurélie et moi avons dormi à la "belle étoile" sur les belles crètes vosgiennes au-dessus des Spitzkoepfe,nous avons rencontré une dizaine de chamois,rupicapra,rupicapra.Dimanche,Bunny et tous ses amis,avec Lili avons fait vtt(lac des truites et baignade).Je peux vous dire qu'on se réjouit tous et toutes de vous revoir!Mac Gyver sera le premier!
    mille bisous mes Maidala!!!
    Mam Bunny

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  2. Salut les filles.
    Quelle chaleur. Longez les côtes c'est peut être moins cagnard avec le vent. Paul est parti depuis 10 jours. Il est content (coup de fil) et moi je galère avec les travaux dans sa chambre. Je dois finir avant l'hosto (le 19/07) ça ira. J'vais même faire une escapade à Amiens avec une copine. J'espère que Barcelone n'est pas trop saturée en été. La ville vaut le coup. Y'a l'église de la vierge noire dans les montagnes.
    Pt'être on se verra bientôt. On est à Ventron du 21 au 28 août.
    Bon coup de pédale, ça doit faire drôle de sentir l'écurie.
    Bisous
    Jacqueline

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  3. Coucou les filles !
    Profitez bien des derniers moments d'escapades ! ça va vous faire drole de revenir à une vie "sédentaire" !
    C'est la derniere ligne droite (ou presque) !
    Des gros bisous pour la suite !
    Madeeeeee

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  4. Coucou les Filles,
    Tiens! Mais vous êtes à côté de moi en train de siroper une boisson à base d'anis en face des Pyrénées!! Eh oui le Tour de Mediterranée s'exporte du côté de l'Atlantique histoire de rallonger la sauce...et de laisser quelque temps de côté vos fidèles destriers (fatigués eux!) pour user un peu vos chaussures de rando délaissée depuis 9 mois!

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